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                                    Dans ce but, la cour commande donc une s%u00e9rie de huit tableaux illustrant les f%u00eates de l%u2019Ommegang %u00e0 Denis Van Alsloot et %u00e0 son entourage, parmi lesquels se trouvent Antoon Sallaert et David Noveliers. Une fois r%u00e9alis%u00e9s, les originaux sont envoy%u00e9s au roi Philippe III d%u2019Espagne, fr%u00e8re d%u2019Isabelle, tandis qu%u2019un ensemble de copies est conserv%u00e9 au ch%u00e2teau de Tervuren. Un inventaire de l%u2019Alcazar, dress%u00e9 en 1636, d%u00e9taille chacune des sc%u00e8nes%u00a0: de cette description, il ressort que six tableaux racontent l%u2019Ommegang stricto sensu, tandis que le septi%u00e8me figure Isabelle tirant l%u2019oiseau au concours du Grand Serment et le dernier montre la F%u00eate au Vivier d%u2019Oie en pr%u00e9sence des archiducs. Les peintures sont ensuite dispers%u00e9es. Deux d%u2019entre elles sont aujourd%u2019hui perdues, deux autres se trouvent au Victoria & Albert Museum (Londres). Le Prado en conserve trois auxquelles vient s%u2019ajouter une quatri%u00e8me, celle tout r%u00e9cemment acquise par le Minist%u00e8re de la Culture. L%u2019%u0153uvre est ainsi d%u00e9crite dans l%u2019inventaire de 1636 : \hauteur [que le tableau pr%u00e9c%u00e9dent], dans lequel se trouvent les quatre g%u00e9ants et quatre g%u00e9ants qui ont %u00e9t%u00e9 amen%u00e9s %u00e0 cette f%u00eate, et il y a la figure d'un tr%u00e8s grand cheval v%u00eatu de noir et au-dessus de quatre hommes arm%u00e9s de leurs %u00e9p%u00e9es nues et leurs trois armoiries couvertes sous la douche (sic)\Le tableau mesure 118 x 237 cm, il est donc plus petit que le reste de la s%u00e9rie. Autre diff%u00e9rence, si les autres peintures sont de la main de Van Alsloot et de son %u00e9quipe, cette derni%u00e8re porte la signature de David Noveliers, artiste dont on ne sait pas grand-chose sinon qu%u2019il fut actif entre 1610 et 1640. Si l%u2019on observe attentivement l%u2019ensemble des %u0153uvres, on constate que Van Alsloot fit appel %u00e0 une large collaboration. Etant lui-m%u00eame un paysagiste, il confia l%u2019ex%u00e9cution des personnages %u00e0 son jeune confr%u00e8re Anthon Stallaert qui %u00e0 son tour se fit aider par de multiples assistants. Noveliers, dont la facult%u00e9 d%u2019adaptation %u00e9tait grande, se basa lui aussi sur des croquis pr%u00e9liminaires de Stallaert pour les figurants de sa composition. \ D%u00e9fil%u00e9 des g%u00e9ants et du cheval Bayard est aussi la seule (toile) dans laquelle le cort%u00e8ge ne se replie pas sur lui-m%u00eame, en dessinant une sorte de boustroph%u00e9don, mais, partant de la droite traverse la toile d%u2019un bout %u00e0 l%u2019autre, interrompant en quelque sorte le rythme de la suite. Son d%u00e9cor urbain est aussi le moins majestueux: il s%u2019agit du c%u00f4t%u00e9 occidental de l%u2019h%u00f4tel de ville, derri%u00e8re lequel surgit la rue de la Vrunte (actuelle rue de l%u2019Amigo) et le d%u00e9but de la rue du March%u00e9-aux-Charbons%u00a0par laquelle passait depuis 1563 l%u2019Ommegang pour arriver %u00e0 la Grand-Place\situ%u00e9s entre l%u2019h%u00f4tel de ville et la rue de la Vrunte sont la Halle aux Draps, %u00e9difi%u00e9e en 1353, et le \archives. Tous deux seront d%u00e9truits dans le bombardement de 1695. Quatre g%u00e9ants (3m50 %u00e0 4m) s%u2019avancent pr%u00e9c%u00e9d%u00e9s d%u2018un personnage brandissant 35
                                
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