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                                    c%u00f4t%u00e9 fig%u00e9 des arbal%u00e9triers. Cependant, le dessin est tr%u00e8s int%u00e9ressant car il montre les qualit%u00e9s du ma%u00eetre de l%u2019Art nouveau (voir sa maison personnelle de la rue des Francs) en tant que d%u00e9corateur. Il fut l%u2019un de ceux qui r%u00e9introduisirent la technique quelque peu oubli%u00e9e du sgraffite. Connu pour sa rigueur g%u00e9om%u00e9trique, Cauchie corrigera son projet dans un sens plus dynamique, avec un char avan%u00e7ant de c%u00f4t%u00e9 et une voile gonfl%u00e9e par le vent tel qu%u2019on les voit dans le livret-programme. Notons dans le coin sup%u00e9rieur droit une vue plongeante qui donne clairement le positionnement des figurants. Ce dessin est le seul sign%u00e9 de Cauchie appartenant au fond. Il est d%u2019autant plus pr%u00e9cieux.  Eug%u00e8ne Canneel, Esquisse pr%u00e9liminaire du Char de l%u2019Enfer, 77 x 118 cm, inv.188Eug%u00e8ne Canneel nous offre ici une premi%u00e8re vision de son char de l%u2019Enfer, d%u00e9brid%u00e9e, tumultueuse, bouillonnante et agit%u00e9e. Les petits diablotins mal%u00e9fiques empruntent leur allure hybride aux cr%u00e9atures de J%u00e9r%u00f4me Bosch et de Breughel. Grin%u00e7ants, sardoniques, ils entra%u00eenent les pauvres mortels vers les tourments de la damnation %u00e9ternelle. Surmont%u00e9e par la figure de Satan, brandissant une fourche, la porte de l%u2019Enfer s%u2019ouvre sur le brasier de tous les supplices. Canneel a, lui aussi, fait deux petites repr%u00e9sentations de son char vu de profil et de dos afin d%u2019en donner l%u2019allure g%u00e9n%u00e9rale. La gravure du livret-programme montrant le projet tel que r%u00e9alis%u00e9 joue sur la couleur rouge et sur une uniformisation des diablotins. Cens%u00e9 %u00e9voquer la place des superstitions et des croyances populaires dans les anciens ommegangs, le char cl%u00f4ture le groupe 2, celui de la M%u00e9nagerie et des G%u00e9ants. Eug%u00e8ne Canneel, Costumes pour le char de l%u2019Enfer - Diablotins, 32 x 42, 5 cm, inv. 189Cette composition de diablotin renvoie, comme signal%u00e9 pr%u00e9c%u00e9demment, %u00e0 l%u2019univers de J%u00e9r%u00f4me Bosch ou %u00e0 celui de Pierre Breughel o%u00f9 \folle complexion et d'infinie cruaut%u00e9 soumettent les damn%u00e9s %u00e0 d'impensables supplices\%u00e0 la fois un reptile et un oiseau au bec agressif, semble issu des bestiaires du Moyen Age, comme les grylles. Il pousse sans m%u00e9nagement un mortel apeur%u00e9 vers les tourments sans fin de l%u2019Enfer. Gisbert Combaz, Attelage du char de saint Antoine, 44 x 55 cm, inv 190.Cet unique dessin qui nous reste de Combaz t%u00e9moigne de sa participation %u00e0 l%u2019Ommegang de 1930. Il montre trois chevaux richement capara%u00e7onn%u00e9s, au chef emplum%u00e9, suivis d%u2019une cr%u00e9ature fantastique. Celle-ci emprunte beaucoup %u00e0 l%u2019univers de Fran%u00e7ois Desprez, auteur des Songes drolatiques de Pantagruel, paru en 1565, o%u00f9 les personnages au corps anthropomorphe exhibent des parties de poissons, de singes et d%u2019oiseaux. Ces cr%u00e9atures composites sont plus cocasses que r%u00e9ellement terrifiantes. Combaz, dont l%u2019%u00e9rudition %u00e9tait grande, a d%u00fb prendre un grand plaisir %u00e0 ex%u00e9cuter le char de l%u2019univers de saint Antoine, peupl%u00e9 33
                                
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