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20Ces f%u00eates ne sont qu%u2019un seul c%u00f4t%u00e9 de la m%u00e9daille, le revers n%u2019est rien d%u2019autre que le malheur qui frappe les populations %u00e0 travers la famine et la mis%u00e8re. La guerre n%u2019est jamais tr%u00e8s loin. La f%u00eate a bien s%u00fbr valeur de d%u00e9rivatif. Elle repr%u00e9sente aussi une r%u00e9action vitale : elle cimente la soci%u00e9t%u00e9, elle affirme l%u2019appartenance %u00e0 un groupe, elle r%u00e9unit une population qui, malgr%u00e9 sa mixit%u00e9 et ses diff%u00e9rences, s%u2019assemble le temps de la c%u00e9l%u00e9bration : hommes et femmes, riches et pauvres, mendiants et puissants. Cette vertu f%u00e9d%u00e9ratrice donne sa dimension politico-sociale %u00e0 la f%u00eate. La ville et sa population enti%u00e8re se mobilisent pour exprimer l%u2019identit%u00e9 et la vitalit%u00e9 de la cit%u00e9. Pour accueillir le prince, la ville n%u2019h%u00e9site pas %u00e0 mettre en sc%u00e8ne des c%u00e9r%u00e9monies grandioses avec d%u2019immenses d%u00e9cors dessin%u00e9s par de c%u00e9l%u00e8bres artistes comme Pierre Paul Rubens, afin de marquer sa grandeur et d%u2019affirmer sa puissance.Gagnant l%u2019espace public, ces f%u00eates sont aussi l%u2019incarnation d%u2019un %u00e9tat d%u2019esprit. Elles sont la marque d%u2019une philosophie de vie qui s%u2019affirme de mani%u00e8re toujours vivace m%u00eame si certains %u00e9l%u00e9ments ont chang%u00e9. Dans nos r%u00e9gions, les kermesses, les ducasses et les sorties de g%u00e9ants se pratiquent toujours fi%u00e8rement. Ces %u00e9v%u00e9nements appartiennent %u00e0 un patrimoine immat%u00e9riel r%u00e9gional reconnu et assum%u00e9 et %u00e0 un mode de vie qui marquent l%u2019identit%u00e9 de ce territoire. Ils sont porteurs de valeurs pr%u00e9cieuses, telles que la mixit%u00e9, le vivre-ensemble ou le sens du collectif.Le parcours de l%u2019exposition, d%u2019une richesse exceptionnelle, rassemble plus d%u2019une centaine de pi%u00e8ces : peintures, gravures, dessins et objets divers (instruments de musique, c%u00e9ramiques...) provenant d%u2019institutions belges et fran%u00e7aises, parmi lesquelles les Mus%u00e9es royaux des Beaux-Arts de Belgique et le mus%u00e9e du Louvre; d%u2019autres mus%u00e9es internationaux, et non des moindres (Rijksmuseum, Museum Boijmans van Beuningen, Mauritshuis, Museo nacional del Prado, ou Kunsthistorisches Museum de Vienne%u2026), ont %u00e9galement pr%u00eat%u00e9 des pi%u00e8ces. L%u2019univers dans lequel se meut le visiteur raconte ces traditions et ces valeurs qui r%u00e9sonnent encore aujourd%u2019hui. La d%u00e9couverte s%u2019articule autour de chefs-d%u2019%u0153uvre de Rubens, Jordaens et Brueghel, mais aussi de Teniers, Rijkaert ou encore Van Thulden. Ils sont compl%u00e9t%u00e9s par des realia %u00e9voquant l%u2019aspect vivant et vernaculaire de ces f%u00eates. Ces objets, attach%u00e9s aux rituels des f%u00eates, permettent de les situer dans leur r%u00e9alit%u00e9 historique : t%u00eate du g%u00e9ant Druon Antigon provenant d%u2019Anvers, arbal%u00e8tes, rafra%u00eechissoirs, pichets de bi%u00e8re ou cornemuses... Ces artefacts ouvrent sur d%u2019autres dimensions du patrimoine immat%u00e9riel qui (on l%u2019oublie souvent) englobe notamment la musique ou la gastronomie.L%u2019exposition qui s%u2019efforce d%u2019%u00e9largir la perspective sur le ph%u00e9nom%u00e8ne des f%u00eates aux Pays-Bas se scande en quatre temps. Ces c%u00e9l%u00e9brations, per%u00e7ues de mani%u00e8re Ci-contre : Anonyme La Furie espagnole %u00e0 Anvers en 1576. (D.R. Anvers, Collectie MAS, Museum aan de Stroom, Collection Ville d'Anvers %u2013 MAS, photo Louis De Peuter)